Peintures murales pour le Pavillon Martirené de l’Hôpital Saint-Bois à Montevideo | Images |
En 1944, Sergio de Castro réalise avec un groupe de disciples, sous la direction de Joaquín Torres García un ensemble de peintures murales pour le pavillon Martirené de l’Hôpital Saint-Bois de Montevideo (Uruguay). Il s’agit d’un espace pour les patients atteints de tuberculose, construit dans les années 30, que les autorités de l’hôpital avaient demandé à Torres García de décorer. 36 œuvres (dont 7 réalisées par lui-même) sont exécutées entre mai et décembre 1944, en compagnie de dix-neuf disciples, dont Gonzalo Fonseca, Julio Uruguay Alpuy, José Gurvich, Augusto et Horacio Torres, Guido Castillo, Daniel De los Santos, Rosa Acle…
Sergio de Castro participe au projet avec deux peintures : Casa (1944) et Mar (1944), présentant les caractéristiques de l’universalisme constructiviste selon Torres García : planisme, géométrisme, structuration rigoureuse de l’espace, couleurs primaires (plus le noir et le blanc), et le répertoire de signes constructivistes, avec une réduction du thème choisi à des objets qui le symbolisent. 1
Dans son texte de juillet 1944 Una decoración mural en la moderna estética realista, Torres Garcia cite l’art byzantin et roman comme modèles esthétiques pour l’œuvre :
« Grande spiritualité et mysticisme, et règles strictes de composition abstraite ; loi frontale, schématisation de la forme, mise en ordre, matériaux concrets. Dans ma conception, c’est le plus grand art qui ait jamais existé. Monde d’âme et monde de raison ; universalité dans une science unique, totale ; admirable exemple pour toutes les époques, de l’art mural.
Architecture et décoration, dans un tel art, sont une seule chose ; sens unique formel, qui domine tout, et sens unique spirituel ; deux phases d’une même chose ; pierres et peintures (ou mosaïques) imprégnées de religiosité profonde ; art humanisme, vérité, sens esthétique et non descriptif (car il est toujours symbolique) ni imitatif (car il est abstrait) vrai et profond miracle. » 2
1. Jacques Poloni-Simard, « Le muralisme des années 1930 et 1940 dans les pays du Río de la Plata », dans Nuevo Mundo, Mundos Nuevos, nº Images, mémoires et sons, 30/01/2014. Disponible en ligne : nuevomundo.revues.org/66328
2. Joaquín Torres García, cité dans Cecilia de Torres (dir.), Murales TTG, catalogue de l’exposition au Museo Gurvich, Montevideo, avril – juillet 2007, p. 134.